PAR JEAN-LOUIS : Le lundi, la pluie attendait qu'on parte. Nous, on attendait qu'elle s'en aille. Finalement, on est partis. Elle aussi. Mais dans la même direction que nous, pour nous accompagner fidèlement. On a supposé qu'elle devait connaître notre road book, alors on a feinté. On a essayé de la perdre et... on s'est perdus, mais toujours et encore avec elle ! (photos sous la pluie)
Les yeux rivés sur les quelques mètres de visibilité qu'elle nous concédait sur ces routes défoncées de Belgique, nous n'avons pu profiter des panoramas, paraît-il beaux.
De nid de poule en nid de poule, nous sommes arrivés à Bouillon, tout dégoulinants et avec l'onglée. Nous avons étés accueillis par le patron de l'hôtel relais Godefroy qui a mis à notre disposition le hall son hôtel afin que nous puissions nous déshabiller et faire sécher nos équipements en deux tournées de sèche-linge. Qu'il en soit remercié. (photos restaurant)
A l'issue du déjeuner, la séparation des groupes marquait la fin de ces trois premiers jours de VMT. Les uns cheminaient vers Reims et même Rouen, les autres poursuivaient vers le Luxembourg.
Pour les VMTéistes, la route vers Esch sur Sûre était sèche et sure, mais également sinueuse et au revêtement convenable. (photos Esch) Nous sommes arrivés au camping Im-Aal. Quand on nous a dit que le nom était néerlandais et que ça voulait dire "anguilles" on a compris pourquoi les lieux étaient humides... La répartition des logis s'est faite inégalement. (photos camping)
Le plus grand nombre logeait dans des caravanes, somme toute confortables et chauffées, et un trio de favorisés dans une jolie et spacieuse maisonnette, qu'ils nommaient pompeusement " le château". Cette différence de classe a immédiatement créé un fossé entre tous; les châtelains à la grosse tête, rebaptisés dès lors "la Triplette du Château" ne manquant pas de narguer les précaires caravaniers en simulant de gratter leurs guitares et en chantant DJobi-Djoba. Pourquoi ?
En réponse, les autres leur jetèrent des pierres, les forçant à se retrancher en-deçà de leurs douves. Privé de réserves et menacés d'un blocus de tous produits alcoolisés, les assiégés cédèrent instantanément. La Triplette du Château, seigneuriale, abaissa le pont-levis pour partager l'apéro avec les "nomades" et sceller l'amitié retrouvée.