TECHNIQUE : ET LE NOS ?

Votre webmaster a profité du salon Paris Tuning Show pour se documenter :

Qu'est ce que c'est ?

Le NOS c'est un gaz, le Nitrous oxyde N₂O, ou protoxyde d'azote en français, composé de 2 atomes d'azote pour un atome d'oxygène.

C'est quoi l'histoire de ce truc ?

Les origines de son usage sur les moteurs remontent à la deuxième guerre mondiale où les américains l'utilisaient sur leurs war birds dans les situations difficiles : altitude extrême, besoin d'un surcroît de vitesse pour échapper à l'ennemi... (note : un lecteur nous a fait remarquer que ce sont les allemands qui l'auraient monté en premier sur Messerchmitt 109...).

Avec l'arrivée des moteurs à réaction et l'abandon des moteurs à pistons sur les avions, il est tombé dans l'oubli un certain temps jusqu'à ce que quelques malins en redécouvrent les vertus dans les années 70 pour l'utiliser dans les courses de dragsters où il convient parfaitement : donner un formidable coup de pied au cul pendant les quelques secondes que dure un run !

Autrement dit, si vous voulez que votre Vmax marche comme un avion, montez un kit NOS !

La société Nitrous Oxyde Systems Inc. a été créée en 1978 par Mike Thermos (celui là il était déjà dans les bouteilles !) et Dale Vaznaian pour exploiter le procédé.

MAIS saviez vous que le N₂O a d'autres caractéristiques ? Connu dès le XVIIIè siècle pour ses vertus psychotropes, il fut utilisé dans des cirques itinérants comme "gaz hilarant" ou par les philosophes et autres artistes à la poursuite de visions éphémères... il est encore utilisé aujourd'hui en anesthésie légère dans les hôpitaux ou maternités et dans les rave parties sous formes de "ballons" ! Ses effets surviennent en quelques secondes et ne durent que tant qu'il est inhalé, comme pour les moteurs ! Vous pouvez toujours faire une dérivation sous votre casque !

Quel est le principe ?

Si on veut augmenter la puissance d'un moteur, il faut qu'il brûle plus de carburant et plus vite, mais pour çà il faut aussi plus d'oxygène (un feu privé d'air s'éteint...). Il faut donc à la fois augmenter le débit d'oxygène ET le débit d'essence. N'apporter que de l'oxygène conduit simplement à brûler plus vite l'essence en cours avec risque de détonation. La puissance vient du carburant et il faut donc impérativement augmenter aussi son débit. Il convient également de bien mélanger les deux et ceci n'est possible que si l'essence est vaporisée en gouttelettes les plus fines possibles, présentant donc le maximum de surface à la combustion. On voit ici que toute la performance du système va résulter des dosages et réglages à effectuer.

De quoi se compose le kit NOS ?

Basiquement, un kit NOS comprend une ou plusieurs bouteilles de N₂O, un manomètre, une pompe électrique à carburant supplémentaire, 2 électro-vannes pour le gaz et pour l'essence, un raccord en T de dérivation du carburant, un filtre à carburant, de la tuyauterie et des injecteurs qui viennent souffler le mélange additionnel en aval des carburateurs, avant l'entrée en chambre de combustion. Et puis des contacteurs et du câblage électrique, des supports et colliers pour fixer tout çà. Un boîtier électronique de pilotage complète le tout et permet de programmer la montée en puissance. Rien ne sert en effet de tout lâcher au départ, au moment où la roue AR cire furieusement, ou à l'arrivée quand le run est fini ! Le boîtier électronique permet de programmer le débit tout au long du run. Il y a aussi des capteurs de sécurité permettant de désamorcer le truc si les conditions ne sont pas optimales.

Schéma source NOS

A quoi faut il faire attention ?

Les réglages d'un kit NOS tiennent dans un livre entier, en fonction de chaque moteur, ne jouez pas aux apprentis sorciers si vous n'y connaissez rien ! Les quelques remarques ci-dessous ne visent qu'à vous en faire prendre conscience : un kit NOS n'est pas un truc qu'on sort de sa boite, qu'on installe et gaz !

Les conditions de combustion ayant changé, il convient souvent de changer le type de bougies, l'écartement et la taille de l'électrode ayant une grande influence. Suivez les préconisations du vendeur et ensuite l'état de chacune de vos bougies. Dans les réglages, commencer petit dans les tailles de gicleur car rien ne sert d'augmenter le débit de gaz si le débit d'essence ne suit pas, et en plus vous vous habituerez progressivement à la puissance.
La bouteille et le système sont optimisés pour une pression de 900 à 950 psi (60-65 bars). Cette pression varie avec la température et selon les conditions, vous devrez monter un kit électrique de réchauffage ou au contraire un sac isolant, la température idéale étant de 85°F (30°C). Il faut bien comprendre en effet que la pression du gaz influe sur son débit alors que le débit de la pompe à essence est lui constant : on risque d'avoir un mélange trop pauvre en essence (détonation) ou trop riche... Pour les mêmes raisons, l'usage n'est conseillé qu'à pleine ouverture des gaz, accélérateur à fond, pour fixer ce paramètre (les pilotes auto fixent le bouton de commande sous l'accélérateur, le système ne peut donc être actionné que pied au plancher...). Dernière remarque, il est conseillé de vidanger très souvent en cas d'utilisation intensive, afin  de renouveler l'huile qui se détériore.

Comme on dit, SUIVRE ATTENTIVEMENT LES INSTRUCTIONS DE LA NOTICE !