Yvelines - 6 Avril 2014
Les photos souvenir
de Thierry et Phil...
Le suréalisme - Max Ernst
Le suréalisme - Salvador Dali
Aux Assassins les mains pleines
 
Suis-je un assassin
Je n’ai qu’à fermer les yeux
pour m’emparer d’un revolver
ou d’une mitraillette
et je tire sur vous
vous tous qui passez près de moi
 
Je ferme les yeux
et je tire
à perdre haleine
de toute mes forces
et je vous atteins tous
connus et inconnus
tous sans exception
 
Je ne sais même pas si vous mourrez
je ne vous entends pas
je tire en fermant les yeux
et vous tombez sans un cri
et vous tombez nombreux comme des souris
comme des poux
je vous abats
car je tire dans le tas
vous n’avez même pas le temps de rire
je tue tous ceux qui se présentent
sans même savoir leurs noms
ni apercevoir leurs visages
je tue tout le monde sans distinction
La nuit m’appelle à l’affût
je n’ai même pas besoin de bouger
et toute la compagnie dégringole
je tue aussi un à un
ou deux par deux
selon les nuits
ou lorsqu’il fait très noir
mais je ne me tue jamais
j’écoute les coups de revolver
et je continue
je ne rate jamais personne
et je ne perds pas mon temps
je ne vois pas le sang couler
ni les gestes des moribonds
je n’ai pas de temps à perdre
je tire et vous mourez
Philippe SOUPAULT
Philippe Soupault
Le Dadaïsme
Est-ce ainsi que les hommes vivent
 
Tout est affaire de décor
Changer de lit changer de corps
À quoi bon puisque c’est encore
Moi qui moi-même me trahis
Moi qui me traîne et m’éparpille
Et mon ombre se déshabille
Dans les bras semblables des filles
Où j’ai cru trouver un pays.
Cœur léger cœur changeant cœur lourd
Le temps de rêver est bien court
Que faut-il faire de mes nuits
Que faut-il faire de mes jours
Je n’avais amour ni demeure
Nulle part où je vive ou meure
Je passais comme la rumeur
Je m’endormais comme le bruit.
C’était un temps déraisonnable
On avait mis les morts à table
On faisait des châteaux de sable
On prenait les loups pour des chiens
Tout changeait de pôle et d’épaule
La pièce était-elle ou non drôle
Moi si j’y tenais mal mon rôle
C’était de n’y comprendre rien
Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent
Dans le quartier Hohenzollern
Entre La Sarre et les casernes
Comme les fleurs de la luzerne
Fleurissaient les seins de Lola
Elle avait un cœur d’hirondelle
Sur le canapé du bordel
Je venais m’allonger près d’elle
Dans les hoquets du pianola.
Le ciel était gris de nuages
Il y volait des oies sauvages
Qui criaient la mort au passage
Au-dessus des maisons des quais
Je les voyais par la fenêtre
Leur chant triste entrait dans mon être
Et je croyais y reconnaître
Du Rainer Maria Rilke.
Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent.
Elle était brune elle était blanche
Ses cheveux tombaient sur ses hanches
Et la semaine et le dimanche
Elle ouvrait à tous ses bras nus
Elle avait des yeux de faÏence
Elle travaillait avec vaillance
Pour un artilleur de Mayence
Qui n’en est jamais revenu.
Il est d’autres soldats en ville
Et la nuit montent les civils
Remets du rimmel à tes cils
Lola qui t’en iras bientôt
Encore un verre de liqueur
Ce fut en avril à cinq heures
Au petit jour que dans ton cœur
Un dragon plongea son couteau
Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent
Louis Aragon, Le Roman inachevé
Louis Aragon et Jean Ferrat
Paul Éluard
André Breton
Documentation  - thème de la journée par Jean-Louis :
 
Louis Aragon est un poète, romancier et journaliste, né probablement1 le 3 octobre 1897 à Neuilly-sur-Seine et mort le 24 décembre 1982 à Paris. Il est également connu pour son engagement et son soutien au Parti communiste français de 1930 jusqu'à sa mort. Avec André Breton, Paul Éluard, Philippe Soupault, il fut l'un des animateurs du dadaïsme parisien et du surréalisme. À partir de la fin des années 1950, nombre de ses poèmes ont été mis en musique et chantés (par Léo Ferré et Jean Ferrat notamment), contribuant à faire connaître son œuvre poétique.
 
La première chanson tirée d'une œuvre d'Aragon date de 1953 : elle est composée et chantée par Georges Brassens et a pour paroles le poème paru dans La Diane française en 1944, Il n'y a pas d'amour heureux. Fils naturel et adultérin de Louis Andrieux, ex-préfet de police de la ville de Paris devenu député de Forcalquier, franc-maçon issu de la haute bourgeoisie protestante, et de Marguerite Toucas, jeune fille de la moyenne bourgeoisie catholique qui tient une pension de famille avenue Carnot à Paris, le lieu de naissance de Louis Aragon est incertain  : Paris (sa mère accouchant place des Invalides comme il le raconte dans Je n'ai jamais appris à écrire, ou, Les incipit), Neuilly-sur-Seine ou Toulon (lieu où s'est retirée sa mère enceinte pour « cacher ce malheur, moi »). Il est élevé entouré de femmes5.
 
Le nom « Aragon » a été choisi par Louis Andrieux lors de la déclaration de la naissance de l'enfant à l'état civil en souvenir d'un poste d'ambassadeur en Espagne, en Aragon.
 
Afin de préserver l'honneur de la famille maternelle, issue des Massillon, et celui du préfet, l'enfant est présenté comme étant à la fois le fils adoptif de sa grand-mère maternelle Claire Toucas, le frère de sa mère et le filleul de son père. L'œuvre de Louis Aragon portera en filigrane la secrète blessure de n'avoir pas été reconnu par son père, de trente-trois ans plus âgé que sa mère. Il évoquera ce qui fut le drame de sa vie, secret partagé avec sa mère qui lui rendit peut-être la paternité et la transmission d'un nom difficile à envisager6, dans un ensemble de trois poèmes intitulé Domaine Privé.
 
Il est en deuxième année de médecine avec André Breton au « Quatrième fiévreux » du Val-de-Grâce, le quartier des fous, où les deux carabins se sont liés à Philippe Soupault, quand il est mobilisé, à ce titre, comme brancardier. C'est à cette occasion que Marguerite Toucas lui révèle le secret de naissance qu'il pressentait. Sur le front, il a une expérience des chairs blessées, de la guerre, d'une horreur dont on ne revient jamais tout à fait mais qui réapparaîtra constamment dans son œuvre et qui est à l'origine de son engagement futur. Il reçoit la Croix de guerre et reste mobilisé deux ans dans la Rhénanie occupée, épisode qui inspirera le célèbre poème Est-ce ainsi que les hommes vivent ? En 1920, la NRF publie Anicet ou le panorama, roman commencé dans les tranchées.
 
Dans le Paris dandy de l'après guerre, il se lie à Pierre Drieu la Rochelle qui lui ravit une dessinatrice américaine, Eyre de Lanux (en)11. Il se console auprès de Denise Lévy, qui choisira d'épouser un autre de ses amis, Pierre Naville11, tout en commençant la rédaction du Paysan de Paris. L'Œuf dur publie quelques-uns de ses textes.
 
En 1922, il renonce à devenir médecin, fonde avec Breton et Soupault la revue Littérature et publie Les aventures de Télémaque. Grâce à Breton, il trouve du travail chez le couturier Jacques Doucet, grand collectionneur de tableaux modernes, mais aussi de manuscrits, comme secrétaire chargé de le conseiller dans les achats de ceux-ci.
6 Avril 2014
 
Lors de cette visite, notre guide a su, et sans sifflet, réellement captiver son auditoire d'ordinaire plus turbulent.
Lors du pique-nique sous l'abri mis à notre disposition, la seule "bruine passagère" n'aura duré que quelques minutes.
La stridence du sifflet à roulette mettait fin à la délectation du café pris sur le site, en terrasse.
Trente kilomètres de routes bien agréables nous menaient sur le deuxième lieu mystère, après avoir survolé la petite maison de Ravel. Comme on volait en rase-mottes, on n'a rien vu. Mais nous reviendrons.
 
La troisième demeure mystérieuse, donc, a été construite de 1957 à 1960, pour le compte de Louis Carré, richissime collectionneur et galeriste français. Louis Carré avait hésité un temps à confier cette mission à Le Corbusier dont nous avons visité une œuvre majeure l'an dernier. Finalement, et pour notre plus grand plaisir, c'est l'architecte finlandais Alvar Aalto qui a eu sa préférence. La maison, très avant-gardiste pour 1960, est très bien conservée, avec son mobilier d'époque. Elle est la seule que cet architecte ait construite en France. Elle est à découvrir, vraiment, et seulement à quelques lieues de Paris.
Pas besoin de reprendre les motos après avoir quitté ces lieux, pour se rendre à notre quatrième point de chute: la maison de Jean Monnet, un des principaux fondateurs de l'Europe, laquelle a vu passer bien des puissants de cette planète. Cet homme très discret, aurait pu se contenter du commerce du Cognac familial, ce qui aurait suffi à le rendre sympathique à nos yeux. Mais il a fait un travail acharné bien plus remarquable encore durant sa longue carrière de diplomate, pour l'économie et la paix dans l'Europe d'après guerre. Une Europe dont nous bénéficions quotidiennement.
 
C'est en revenant sur nos pas, mais par d'autres routes toujours aussi sympathiques, que nous avons découvert la cinquième demeure secrète; celle d'un paisible retraité et de sa toujours charmante épouse Sylvia. Café, rafraichissements et petits gâteaux nous attendaient. Comme l'endroit était accueillant, on serait bien restés jusqu'au dîner, mais comme on devait aller travailler le lendemain, ce n'était pas raisonnable.
 
La prochaine fois, peut-être ?
Merci Patrick pour cette superbe balade inédite.
PS: ne cherche pas ton sifflet...
Jean-Louis nous raconte :
Pour cette première balade dominicale de l'année, Patrick G avait bien fait les choses.
Les horaires de départs tant à Paris qu'au point de rassemblement de Saclay étaient rigoureusement respectés et, au coup de sifflet de l'organisateur, le convoi formé de douze motos pour 15 participants prenaient la route vers la première destination encore tenue secrète.
 
Mais pas si vite ! D'abord une petite halte dans le vieux village de Rochefort en Yvelines au sommet duquel notre Gentil Organisateur nous entrainait, pour nous en raconter histoire. Là, le soleil a commencé à pointer son nez, comme pour défier la météo qui nous avait annoncé des pluies éparses.
Quelque kilomètres plus loin, avec le moulin de Louis Aragon et Elsa Triolet le premier mystère était levé.
Cet endroit est magique et superbement entretenu. Le couple y a vécu et écrit de nombreux ouvrages depuis 1951 jusqu'à leur mort, en 1970 pour Elsa et en 1982 pour Aragon. Ils reposent désormais dans le parc, à l'endroit choisi par Elsa: "une tombe pour deux grands êtres, sous deux grands hêtres ".
Proposée par patrick
Yvelines
Balade - Maisons secrètes en Yvelines - 6 avril 2014
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